Je vais vous parler d’un film d’animation Japonais, tiré du roman « Penguin Highway » de Tomihiko Morimi, réalisé par Hiroyasu Ishida avec, en doublage, Kana Kita (Aoyama) et Yû Aoi (Onê-san).

Le speech, en deux mots : des pingouins surgissent dans la petite ville où habite le studieux Aoyama. L’élève de CM1 commence alors son enquête pour tenter de donner une explication à ces apparitions inopinées. Accompagné de son meilleur ami et d’une camarade de classe, il se fascine pour une énigmatique assistante dentaire qui l’aidera à élucider le mystère. Mais il se rend compte que les animaux ne sont qu’une partie d’une série d’événements extraordinaires… C’est alors qu’une folle aventure commence pour les apprentis experts !

Pour commencer, j’adore les pingouins, même si dans le film ce sont des Manchots Adélie… Bref, l’adoration pour ces petits êtres m’a rappelé la série Atypical (que je vous conseille très fortement) car le personnage principal de Sam est un adolescent autiste fasciné par les manchots. Dans ce film, les personnages sont terriblement attachants. Le jeune Aoyama est un garçon brillant et ambitieux comme le prouve cette réplique : « Peut-être que je deviendrais un véritable génie… ». La puissance émotionnelle générée par ce long-métrage est dingue… Enfant ou adulte, on ne peut que se laisser happer par ce monde onirique en voyant défiler les paysages féeriques, tout en étant bercé par la musique. D’ailleurs, la bande-originale composée par Umitarô Abe est un personnage à part entière, apportant à la fois le côté enchanteur et énigmatique à l’action. J’aimerais également prendre une seconde pour parler de l’animation. En y pensant, c’est un outil expressionniste surpuissant car il rend possible la concrétisation d’une imagination infinie… Il ouvre la porte vers un monde magique, rempli de rebondissements. Un monde poétique et enivrant, fascinant et délicieusement mystérieux. Concernant la réalisation, elle est à couper le souffle. Les paysages sont éblouissants, les lumières m’ont beaucoup marquée, ainsi que la colorimétrie et l’esthétique : c’est un tendre petit bijoux. Les décors naturels tels que la forêt ou les plaines sont immersifs, on a l’impression que les lumières traversant les arbres nous effleurent. Les textures aquatiques ainsi que les reflets sont très réalistes.

Jacques Pingouin dans le film « Le mystère des pingouins ». TMDB.

Mettre son cerveau de côté

Bon, quitte à froisser quelques lecteurs… je dois vous avouer que je n’ai jamais vraiment accroché avec les films d’animation. Néanmoins, les créations Japonaises ont la réputation d’être de vrais perles et c’est bien vrai. J’ai forcément pensé à Miyazaki avec son étrange imagination et sa douceur poétique. En fait, j’ai l’impression de m’être réconciliée avec mon âme d’enfant car cette histoire merveilleuse offre de nombreux moments de contemplation et d’évasion. Ensuite, j’ai pris conscience qu’à force de regarder des centaines de films par an, j’intellectualisais et j’analysais tout ce que je voyais… Une fâcheuse habitude qui parfois m’empêche de me focaliser sur la volonté du réalisateur. Ici, il s’agit de simplement ressentir avec son cœur. Attention, ce n’est pas pour autant qu’en sortant du cinéma je n’ai pas essayé de comprendre les messages profonds que le scénariste essayait de faire passer implicitement. Car, comme dans tout conte, réside une morale plus humaniste. J’ai donc pris conscience que l’innocence et la naïveté de l’animé pouvait rimer avec « lâcher-prise ». Les touches d’humour innocentes et enfantines sont très touchantes et la fin mi-mélancolique, mi-amère résonne encore dans mon esprit…

N’hésitez pas à voir ce film dans les salles sombres, aucun pingouin n’y surgira, promis.