L’équipe de Codex vous souhaite une magnifique année 2025 ! Au retour des vacances, le premier réflexe est de rattraper tout ce qui est sorti pendant les fêtes. C’est donc pourquoi nous revenons sur six films que tout  semble opposer. Thriller mystique, drame social et familial, mélodrame, comédie rurale et film d’animation adapté d’un célèbre jeu vidéo… sur quoi jetterez-vous donc votre dévolu ? 

Avec Tilda Swinton, Julianne Moore, John Turturro 

Résumé : Ingrid et Martha, amies de longue date, ont débuté leur carrière au sein du même magazine. Lorsque Ingrid devient romancière à succès et Martha, reporter de guerre, leurs chemins se séparent. Mais des années plus tard, leurs routes se recroisent dans des circonstances troublantes…

L’avis du rédacteur : Au-delà du sujet très débattu de la fin de vie et des questionnements presque philosophiques qui en découlent, le réalisateur espagnol semble créer un cinéma purement intellectuel détaché du réel, avec des personnages factices sans sincérité qui portent un regard cynique sur des sujets politiques… Le coach sportif déplore qu’il ne peut plus toucher ses clients par risque de poursuite juridique, l’amant d’Ingrid accuse le capitalisme d’être à  l’origine du dérèglement climatique, Martha dénonce l’inefficace des systèmes de santé, et j’en passe. Sans vouloir commenter ces propos, je les trouve surtout très mal intégrés dans le thème du film. À part cela, son goût pour l’architecture transpire dans le film pour le plus grand plaisir de nos yeux. La beauté de certains plans m’ont carrément ému que le sujet du film !! Improbable. 

La chambre d’à côté de Pedro Almodovar, sortie le 8 janvier 2025, Pathé Films (1h47)

Avec Barry Keoghan, Franz Rogowski, Nykiya Adams

Résumé : À 12 ans, Bailey vit avec son frère Hunter et son père Bug, qui les élève seul dans un squat au nord du Kent. Bug n’a pas beaucoup de temps à leur consacrer et Bailey, qui approche de la puberté, cherche de l’attention et de l’aventure ailleurs.

L’avis du rédacteur : Bird est ce que j’appelle un film “de déambulation”, dont je ne suis pas une grande fan. Je n’ai pas compris les choix de réalisation que j’ai trouvé très aléatoire en mélangeant des plans de super 8 et d’iPhone… et les plans de caméra à l’épaule qui coure donnent malheureusement la gerbe. Alors que Bailey vit tout à travers son téléphone, elle tombe sur un curieux personnage (Joaquim Phoenix s’il était un farfadet) qui parvient à l’extraire de la violence omniprésente de son quartier et de sa famille. Le film laisse planer des métaphores concernant les oiseaux, et c’est pour cela que je sentais dès le début que le film allait prendre un tournant SF et je commençais à l’espérer… Bailey se serre dans son sac de couchage comme dans une chrysalide, elle papillonne dans les rues comme les oiseaux autour d’elle, les corbeaux viennent symboliser les scènes dramatiques etc. Et à travers tous ces symboles, le personnage de Bird symbolise lui le gardien protecteur qu’elle n’a jamais eu, la liberté, l’apaisement, l’espoir et le changement (à la manière des migrations). Le jeu de Berry est surprenant tant il ne semble même pas interpréter son personnage ! (J’ai adoré le clin d’œil subtil à Murder on the dancefloor qu’il lance d’ailleurs en disant que cette musique est nulle, en référence au film Saltburn dans lequel il était la star.)

Bird de Andrea Arnold sortie le 1er janvier 2025, Ad Vitam (1h58)

Avec Lily-Rose Depp, Nicholas Hoult, Bill Skarsgård

Résumé : Nosferatu est une fable gothique, l’histoire d’une obsession entre une jeune femme tourmentée et le terrifiant vampire qui s’en est épris, avec toute l’horreur qu’elle va répandre dans son sillage.

L’avis du rédacteur : Pour son quatrième long-métrage, le réalisateur américain réussit à ressusciter les vampires de leurs tombeaux, dans une ambiance fantasmagorique glaçante. La caméra flotte même comme un fantôme, à travers des décors envoûtants. Certains plans sont tout simplement époustouflants, grâce au travail du fidèle directeur de la photographie Jarin Blaschke. Les acteurs semblent réellement possédés que l’on se sent autant oppressé que leurs personnages !… En revanche, la voix de Nosferatu m’a un peu rire, ce qui le décrédibilise un peu. Enfin, les jumpscares n’étaient vraiment pas nécessaires puisque personnellement j’ai bien flippé sans cela. 

Nosferatu de Robert Eggers, sortie le 25 décembre 2024, Universal Pictures International France (2h12)

Avec Andrew Garfield, Florence Pugh, Aoife Hinds 

Résumé : Almut et Tobias voient leur vie à jamais bouleversée lorsqu’une rencontre accidentelle les réunit. Une romance profondément émouvante sur les instants qui nous changent, et ceux qui nous construisent.

L’avis du rédacteur : Le défi à relever quand on parle de fin de vie et d’amour, c‘est de ne pas tomber dans le cliché facile du film tire-larmes en mode Nos étoiles contraires. Ici, le jeu des acteurs principaux suffit amplement à susciter des émotions déchirantes. Sauf que parfois on tombe bel et bien dans le too much avec d’une part, des musiques omniprésentes, et j’ai trouvé certaines scènes vraiment cucul (les bougies par terre par exemple). Le deuxième point faible que j’ai trouvé est celui de la chronologie des évènements qui est trop désordonnée… à tel point que j’ai mal interprété certaines scènes ! J’ai trouvé qu’il y avait peut-être un peu trop de scènes intimes à mon goût. Par contre, j‘ai adoré l’humour et l’alchimie des deux personnages principaux. J’ai versé ma larme à la fin. Pff, vous avez gagné.

L’Amour au présent de John Crowley, sortie le 1er janvier 2025, StudioCanal et A24 Films (1h48)

Avec Clément Faveau, Maïwène Barthelemy, Luna Garret 

Résumé : Totone, 18 ans, passe le plus clair de son temps à boire des bières et écumer les bals du Jura avec sa bande de potes. Mais la réalité le rattrape : il doit s’occuper de sa petite sœur de 7 ans et trouver un moyen de gagner sa vie. Il se met alors en tête de fabriquer le meilleur comté de la région, celui avec lequel il remporterait la médaille d’or du concours agricole et 30 000 euros.

L’avis du rédacteur : La première chose qui m’a choqué dans ce film : c’est la qualité de l’étalonnage. C’est loin d’être ce que je remarque d’habitude, mais là, je tiens à féliciter le brillant travail de Gadiel Bendelac, et également celui du directeur de la photographie Elio Balézeaux. Vingt Dieux nous plonge dans notre beau terroir, avec une BO qui est même familiale (Charlie et Linda Courvoisier). On sent une proximité avec les acteurs qui ne le sont même pas ! Par ailleurs, j’ai adoré la scène du tracteur accompagnée de sa musique qui retranscrit la poésie et la fougue de ses jeunes issus du milieu agricole ; milieu qui nous force à l’humilité, face à la difficulté de ceux qui travaillent très dur du lever au coucher du soleil… Mille mercis et force à eux ! 

Vingt dieux de Louise Courvoisier, sortie le 11 décembre 2024, Pyramide Distribution (1h30)

Avec Ben Schwartz, Idris Elba, Colleen O’Shaughnessey 

Résumé : Sonic, Knuckles et Tails se retrouvent face à un nouvel adversaire, Shadow, mystérieux et puissant ennemi aux pouvoirs inédits. Dépassée sur tous les plans, la Team Sonic va devoir former une alliance improbable pour tenter d’arrêter Shadow et protéger notre planète.

L’avis du rédacteur : Commençons par le positif… Je suis friande des jeux de mots, je n’ai évidemment pas vu les deux précédents opus, donc j’étais contente de me rappeler des parties de Sonic que je faisais sur la Xbox de mes grands frères en 2007, et j’adore l’humour déjanté de Jim Carrey : quel plaisir de le voir à l’écran après qu’il ait pris sa retraite ! Quant au reste, le film s’éternise dans un enchainement d’effets spéciaux toujours plus spectaculaires, mais totalement dénués de réelle tension dramatique. Un film pop-corn idéal pour poser son cerveau quoi !

Sonic 3 de Jeff Fowler, sortie le 25 décembre 2024, Paramount Pictures (1h49)