Les fêtes de fin d’année arrivent à grands pas, mais il ne faudrait surtout pas faire l’impasse sur les derniers films de l’année qui ne manquent pas de qualité ! Sur les quatre films de cette semaine : deux traitent de la religion, un porte sur la vie d’un grand compositeur français et le dernier vous transportera dans le Pacifique !

Rabia de Mareike Engelhardt, 3/5

Avec Megan Northam, Lubna Azabal, Natacha Krief

Résumé : Poussée par les promesses d’une nouvelle vie, Jessica, une Française de 19 ans, part pour la Syrie rejoindre Daech. Arrivée à Raqqa, elle intègre une maison de futures épouses de combattants et se retrouve vite prisonnière de Madame, la charismatique directrice qui tient les lieux d’une main de fer. Inspiré de faits réels.

L’avis du rédacteur : Un thriller percutant qui évoque le sujet sensible de la radicalisation religieuse du point de vue de deux femmes occidentales. D’abord émerveillées par les promesses de Dae*h, on assiste à la transition progressive de l’enchantement à la désillusion, et où les victimes deviennent à leur tour des bourreaux par un processus de déshumanisation. Car pour survivre dans cette maison de femmes qui s’offrent aux soldats, ces dernières ont tout intérêt à suivre le chemin et susciter la peur et la cruauté, plutôt que la subir… D’un point de vue psychologique, il est intéressant de constater que les femmes du film qui décident de se radicaliser expriment une rage envers la société, qui se servirait d’elles comme de simples objets. Les personnages principales étant également très différentes malgré leur projet commun, elles semblent toutefois toutes deux profondément perdues même s’il est toujours impensable d’imaginer comment des femmes libres choisissent de leur propre chef de tout quitter pour se sacrifier… Pour être honnête, j’ai surtout regardé le film pour son sujet plutôt que pour sa réalisation, et j’en suis ressortie toute remuée à cause de la réalité de cette horreur.

Rabia de Mareike Engelhardt, sortie le 27 novembre 2024, Kinology et Memento Distribution (1h34)

Il était une fois Michel Legrand de David Hertzog Dessites, 5/5

Résumé : « La Musique, c’est la vie ». Michel Legrand entre au Conservatoire de Paris à l’âge de 10 ans et s’impose très vite comme un surdoué. 3 Oscars et 75 ans plus tard, il se produit pour la première fois à la Philharmonie de Paris devant un public conquis. De la chanson jusqu’au Cinéma, ce véritable virtuose n’a jamais cessé de repousser les frontières de son art, collaborant avec des légendes comme Miles Davis, Jacques Demy, Charles Aznavour, Barbra Streisand ou encore Natalie Dessay. Son énergie infinie en fait l’un des compositeurs les plus acclamés du siècle, dont les mélodies flamboyantes continuent de nous enchanter.

L’avis du rédacteur : Le film réunissant mes deux passions dans la vie (cinéma et musique), j’ai regardé une bonne partie du film en pleurant en sanglots, car j’ai aussi des soucis de mélomanie (ou bien de dépression ??). Plus sérieusement, j’adore les biopics et encore plus ceux de musiciens, même si ici il ne s’agit pas de fiction mais bien d’un documentaire composé de témoignages et d’images d’archives, ce qui rend son histoire d’autant plus touchante. On y découvre un compositeur de génie et un homme qui a su garder son âme d’enfant, et qui n’a jamais cessé de s’amuser… malgré son caractère bien trempé ! Ce que j’ai trouvé particulièrement touchant, c’était surtout de découvrir les images de ses performances où on le voyait transporté par la musique lors d’improvisations fulgurantes. Le réalisateur du film a également réussi le pari de s’approcher dans l’intimité de Legrand durant sa fin de vie, en le suivant durant son dernier projet musical à la philharmonie de Paris. Le documentaire retrace aussi toute sa discographie : de ses débuts à tous les grands projets de sa carrière, notamment de musiques de film. J’en ai donc profité pour ajouter dans ma watchlist quelques titres de films pour lesquels il a composé, y compris Yentl (1983) avec Barbara Streisand dont je n’avais jamais entendu parler !

Il était une fois Michel Legrand de de David Hertzog Dessites, sortie le 4 décembre 2024, Dulac Distribution (1h49)

Conclave de Edward Berger, 4,5/5

Avec Ralph Fiennes, Stanley Tucci, Isabella Rossellini

Résumé : Quand le pape décède de façon inattendue et mystérieuse, le cardinal Lawrence se retrouve en charge d’organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s’intensifient, il se rend compte que le défunt leur avait caché un secret qu’il doit découvrir avant qu’un nouveau Pape ne soit choisi. Ce qui va se passer derrière ces murs changera la face du monde.

L’avis du rédacteur : Conclave nous fait ressentir la gravité d’une situation inédite dans les coulisses de lieux confidentiels, presque de manière voyeuriste. Outre la curiosité de connaître les procédures déclenchées en cas de crise au sein du Vatican, nous sommes également témoins du quotidien des personnes qui vivent et travaillent au sein de cette Cité-État. Cela permet donc de désacraliser (sans mauvais jeu de mots) les membres de la Curie qui fument leur cigarette comme n’importe qui, ou parlent dans le dos des autres membres pour se raconter les derniers potins. En plus de cet aspect de banalité, le film permet également de témoigner de la division qu’il existe entre eux au lieu d’être soudé au sein de la communauté pour la même cause, et donc de pointer du doigt les défaillances d’un système. Conclave donne aussi l’occasion de mesurer l’ampleur des enjeux ; politiques et mondiaux ; à élire le nouveau chef d’état du Vatican. Car oui, il ne faudrait pas oublier que le Pape est avant tout un président et qu’il s’agit donc de politique, avec le camp des progressistes d’un côté et celui des conservateurs. Le film est évidemment très beau de par la beauté naturelle des lieux, mais aussi par sa réalisation, et les acteurs sont tous saisissants dans leur rôle.

Conclave de Edward Berger, sortie le 4 décembre 2024, SND (2h00)

Wicked de Jon M. Chu, 2/5

Avec Cynthia Erivo, Ariana Grande, Jonathan Bailey

Résumé : Wicked suit le parcours des sorcières légendaires du monde d’Oz. Elphaba, une jeune femme incomprise à cause de la couleur inhabituelle de sa peau verte ne soupçonne même pas l’étendue de ses pouvoirs. À ses côtés, Glinda qui, aussi populaire que privilégiée, ne connaît pas encore la vraie nature de son cœur. Leur rencontre à l’Université de Shiz, dans le fantastique monde d’Oz, marque le début d’une amitié improbable mais profonde. Cependant, leur rapport avec Le Magicien d’Oz va mettre à mal cette amitié et voir leurs chemins s’éloigner. Tandis que Glinda, assoiffée de popularité, se laisse séduire par le pouvoir, la détermination d’Elphaba à rester fidèle à elle-même et à son entourage aura des conséquences aussi malheureuses que inattendues. Leurs aventures extraordinaires au pays d’Oz les mèneront finalement à accomplir leur destinée en devenant respectivement la Bonne et la Méchante Sorcière de l’Ouest.

L’avis du rédacteur : Certains spectateurs critiquent l’étalonnage, mais de mon côté j’ai surtout eu un gros problème avec le mixage des musiques… J’ai trouvé quelques passages inaudibles dans les aigus : ce qui rendait l’écoute très désagréable et les paroles incompréhensibles (surtout pour le doublage français d’Ariana Grande)… Des scènes m’ont semblé être des copies conformes d’autres films ou séries, comme celle où la ténébreuse Elphaba découvre la chambre qu’elle doit partager avec la lumineuse Glinda, à la manière du personnage de Mercredi Addams et Enid Sinclair à l’académie de Nevermore… Les chorégraphies et les décors sont certes impressionnants, mais le scénario laisse vraiment à désirer tant il est cliché. Après, si vous adorez la magie et les univers fantasques à la Charlie à la chocolaterie, vous serez absolument ravis !

Wicked de Jon M. Chu, sortie le 4 décembre 2024, Universal Pictures (2h40)

Vaiana 2 de David G. Derrick Jr., Jason Hand, Dana Ledoux Miller, 1/5

Avec Cerise Calixte, Auli’i Cravalho, Anthony Kavanagh

Résumé : Après avoir reçu une invitation inattendue de ses ancêtres, Vaiana entreprend un périple qui la conduira jusqu’aux eaux dangereuses situées aux confins des mers des îles du Pacifique. Elle y vivra des péripéties comme jamais vécues auparavant.

L’avis du rédacteur : J’ai trouvé le scénario enfantin… si ce n’est complètement débile. Aucun suspense n’est laissé dans les scènes, car absolument tout est désamorcé au bout de 3 secondes ! Les méchants ne sont pas si méchant que ça et les scènes d’action n’ont aucune tension dramatique. Les images sont certes jolies et les chorégraphies plutôt sympathiques, mais les musiques sont catastrophiques comparé au premier volet.

Vaiana 2 de David G. Derrick Jr., Jason Hand, Dana Ledoux Miller, sortie le 27 novembre 2024, Walt Disney Studios Motion Pictures (1h30)

Une sélection hétéroclite qui ravira tous les goûts ! A retrouver en salle dès à présent, et bientôt sur les plateformes de VOD.

Cinéphile passionnée, j’aime les comédies absurdes, les biopics et les œuvres de Wes Anderson ou Pedro Almodóvar. Ancienne rédactrice en chef….

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Contenu soumis à la licence CC BY-NC-SA 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr) / Source : Article Les fraicheurs du 14/12 de Codex-Cinema.fr (https://codex-cinema.fr/les-fraicheurs-du-14-12/).

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Les droits de l’image appartiennent à leur auteur. Veuillez consulter leur site pour plus d’informations.

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